lundi 31 octobre 2011

Manifeste personnel d’une patriote moderne



Tel que publié dans l'édition du 28 octobre 2011 du Courrier de la Nouvelle-Écosse

Dans cette époque où notre Acadie semble devenir de plus en plus politique, et où notre peuple se définit par ses confrontations avec le gouvernement et son financement, j’ai besoin de quelque chose de plus. Dans toutes ces luttes, j’ai peur que nous devenons fixés sur la structuration et l’organisation de notre Acadie, et que nous oublions comment simplement être acadiens. J’ai donc la prétention de m’avoir fait un manifeste pour me rappeler comment vivre mon peuple, si ce n’est que pour ma propre survie dans ce monde où ma langue et ma culture peuvent si facilement disparaître dans la masse majoritaire. Je partage ça avec vous aujourd’hui.

1.    Je sais qui je suis et d’où je viens.

Je n’oublie pas que je suis acadienne, et que c’est une partie intégrale de qui je suis.

2.    Je n’ai pas peur de le montrer.

J’ose afficher ma culture et mes origines n’importe où. Mon peuple ne se cache plus dans les bois, et ne le fera plus. Je suis fière de qui je suis.

3.    Je ne m’excuse pas pour ma langue.

Je n’ai pas peur ou honte de parler ma langue devant quiconque, que ce soit des anglophones, d’autres francophones ou ma famille. Ma langue n’est pas inférieure aux autres.

4.    Je crois à la cause.

Je suis conscientisée des défis de nos communautés, et je vois le travail qu’il y a à faire. Peu importe le découragement que je peux vivre, je crois fondamentalement que je dois garder l’avenir de mon peuple au cœur de mes actions.

5.    J’agis envers la cause.

Je pose des actions envers le développement de ma communauté et de mon peuple, que ce soit en m’impliquant dans des associations, en faisant du bénévolat, en revendiquant mes droits, ou en élevant  fièrement mes enfants en français.

6.    Mon Acadie est inclusive.

Je ne reste pas collée aux définitions de l’Acadie d’autrefois. Mon Acadie est formée non seulement de ceux qui sont les descendants de colons et de déportés et qui portent fièrement leurs noms, mais aussi de tous ceux qui se rattachent à nos luttes et à notre façon de vivre, qu’ils soient des néo-acadiens, des africadiens, des canacadiens, des québécadiens, ou quoi que ce soit.

7.    Je connais mon histoire.

Mon peuple est riche d’une histoire pleine de ténacité, de malheur, de travail, d’endurance, de fierté, de tradition, et d’adaptabilité. Cette culture m’est parvenue malgré tous les obstacles qu’elle a rencontré depuis 400 ans, et c’est mon devoir de la connaître.

8.    Je consomme ma culture.

Je fais l’effort de connaître les artistes de mon Acadie d’hier et surtout celle d’aujourd’hui. Ils racontent leur vision de ce que nous vivons comme peuple, et je m’immerge dans ma culture en la consommant par tous les médiums que je peux.  Si j’ai moi-même quelque chose à exprimer, j’ai le devoir de me mettre à l’ouvre moi aussi.

9.    Je partage mon Acadie

Je suis par mon existence-même une ambassadrice de mon peuple, comme tous les acadiens. Je suis prête à expliquer qui nous sommes et ce que nous sommes, du moins de mon point de vue, à qui que ce soit, et surtout à nos jeunes acadiens et acadiennes.

10 Je serai toujours acadienne

Je suis acadienne du berceau à a tombe. Je ne vivrai pas toujours ma culture de la même façon, mais j’y serai profondément attachée jusqu’à la fin de mes jours.

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