lundi 12 septembre 2011

Féministe


Tel que publié dans l'édition du 18 mars 2011 du Courrier de la Nouvelle-Écosse

Féministe.

Ce mot est tellement lourd de connotations. On pense à des femmes qui sont frustrées et qui n’aiment pas la gente masculine. On imagine des jambes poilues et des soutien-gorge brûlés. On pense à des lesbiennes radicales qui n’ont rien à faire avec le genre de femme que l’on voudrait marier. En tout cas, il est clair que les images qui nous viennent à l’esprit ne sont pas très positives.

Les choses ne sont pas faciles pour les féministes. Un grand défi est la perception que le travail nécessaire a déjà été fait, et que ceux et celles qui continuent à parler des besoins des femmes sont démodés et ne cherchent que des raisons pour se plaindre. Le fait que les femmes ont accès à tous les emplois ou presque nous fait oublier que beaucoup de postes ont tendance à avoir la dominance d’un sexe ou de l’autre. Les lois sur l’équité salariale cachent le fait que les femmes font moins d’argent que les hommes, en raison des facteurs sociaux qui les entourent. Les responsabilités parentales sont plus divisées qu’avant, mais c’est encore aux femmes que l’on demande si quelqu’un pourra s’occuper des enfants lorsqu’elles décident de travailler.

On comprend lorsqu’un homme dit qu’il n’a pas envie d’avoir des enfants, mais on reste encore choqué lorsqu’une femme dit la même chose. Ce sont encore les femmes qui prennent le nom d’une autre famille lorsqu’elles se marient, laissant de côté une partie de leur identité. On donne encore des ensembles de thés à des filles et des camions aux garçons. Ce sont encore des hommes qui votent sur les lois qui régissent les décisions touchant aux corps des femmes.

Ce qui est important, ce n’est pas de s’attrister sur le fait que les êtres humains ont vécu de façon à se diviser dans deux groupes avec des droits différents, mais plutôt d’être conscients de la situation actuelle. Il faut reconnaître lorsque nous disons des choses négatives sur un des sexes, que ce soit le nôtre ou l’autre, et essayer de nous améliorer. Nous devons reconnaître que les hommes et les femmes fonctionnent de façons différentes, et que ces différences n’ont pas besoin de créer des inégalités. Nous devons reconnaître que les hommes et les femmes sont assujettis à des différents facteurs socio-économiques, du en grande partie à notre processus reproductif. Et nous devons faire de notre possible pour améliorer ces conditions, ou au moins les prendre en considération dans nos décisions.

Et soyons tous féministes, hommes ou femmes. 

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