jeudi 7 octobre 2010

Complot?

Tel que publié dans l'édition du 13 août 2010 du Courrier de la Nouvelle-Écosse 


Cette semaine, l’Anglo Society of New Brunswick continue avec ses propos haineux envers les francophones. Cette fois, c’est en affichant sur Facebook des photos de robes qui rappellent celles du Ku Klux Klan, mais colorées aux couleurs et aux drapeaux de l’Acadie et du Québec. Cela représenterait, selon les anti-bilinguistes, le complot entre les Acadiens et les Québécois pour prendre contrôle du Canada et imposer notre langue et notre culture aux les anglophones du pays. Cela fait écho aux commentaires du Ottawa Citizen, qui insinuait que les francophones complotaient sur leurs recensements pour affecter l’argent leur étant alloué.

Ça me fait toujours un peu rire quand les gens voient les francophones comme appartenant à une seule culture, et avec les mêmes desseins politiques. Et en plus, ils croient qu’on est assez rapprochés et organisés pour avoir la capacité de mettre en branle un énorme mouvement anti-anglophone, de façon secrète, et ce, dans toutes les branches du gouvernement et de la société. Ça serait un grand compliment à nos capacités, si les propos n’étaient pas tellement insultants et francophobes.

On dirait qu’à chaque fois qu’on prend un pas de l’avant pour la francophonie, on le fait en marchant sur les orteils des anglophones. Je ne dirais pas que la population anglophone en générale nous craint, même que la plupart apprécient la diversité linguistique et culturelle du pays. Cependant, à chaque fois que nous avons une réussite quelconque, des commentaires diffamatoires nous sont lancés au visage. Lorsque la nouvelle est sortie que le conseil municipal de Halifax étudierait la possibilité de publier ses communications dans les deux langues officielles, certains commentaires sur le site Internet de Radio-Canada étaient tellement affreux qu’ils ont du être enlevés par l’ombudsman. Est-ce que ces commentaires représentent un sentiment caché chez les anglophones, ou est-ce un petit groupe de francophobes qui crient haut et fort à tous les coups? Espérons que c’est ce dernier.

La difficulté avec toute cette affaire, c’est que pour vraiment changer la perception des gens envers la culture (ou plutôt, les cultures) francophone au pays, il faut le faire un anglophone à la fois. On ne peut pas vraiment apprécier la culture de quelqu’un sans avoir baigné un peu dedans. On ne peut pas comprendre pourquoi nous devons lutter pour le français sans avoir le plein discours sur l’historique des peuples francophones, et la mise en contexte actuelle, et qui a le temps de faire ça? De plus, l’histoire dépend de si c’est un acadien, un québécois ou quelqu’un d’une autre culture francophone qui parle. Pas surprenant qu’ils ne nous comprennent pas mieux.

Cela étant dit, je propose qu’on s’efforce de mieux sensibiliser les anglophones (ou ceux issus de d’autre cultures non francophones, ne généralisons pas, après tout…) dans la vie de tout les jours. Essayons de clarifier les situations où on est mal compris, et prenons le temps de faire comprendre notre communauté, surtout lorsqu’il est question de nos droits et nos besoins.

On nous accusera peut-être d’avoir comploté pour informer les gens de notre culture, pour assimiler les anglophones, évidemment!

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