jeudi 7 octobre 2010

La tête dans les nuages, les pieds sur terre.

Tel que publié dans l'édition du 3 septembre  2010 du Courrier de la Nouvelle-Écosse 

Comment faire avancer la communauté acadienne? Garder les deux pieds dans le concret, en s’assurant que nos actions sont réalisables, bien exécutées, et ont des résultats mesurables. Et en même temps, se permettre de rêver aussi grand qu’on peut, et laisser aller son imagination.

La plus grande menace pour notre avancement, ce n’est pas l’assimilation ou le manque de ressources. C’est le statut quo. Quand nos institutions sont prises dans un cycle se répétant sans grand changement à perpétuité, il y a là un grand danger. Ce danger est qu’on perde contact avec les vrais besoins et les enjeux actuels. C’est peut-être plus simple et réconfortant de rester avec « ce qui marche déjà » (encore pire, c’est de perpétuer un cycle qui fonctionne peu, ou pas du tout), mais il faut être capable de s’évaluer avec un œil critique, et de s’admettre lorsque nous sommes devenus stagnants. Ce n’est pas facile d’admettre qu’on est déconnectés de la réalité de notre communauté et qu’on travaille dans le vide, mais le faire permet de reprendre contact avec les gens qu’on dit desservir, et de se réorienter selon leurs besoins. Si on n’est pas capables de mener à bout cet exercice, il faut se questionner sérieusement sur notre volonté et notre capacité de vraiment aider la communauté acadienne, et ses causes.

Se permettre de rêver grand peut aussi être un défi. Pour cela, il faut parfois puiser au fond de son imaginaire. Il faut essayer de laisser aller toutes les choses que l’on prend pour acquises et se laisser conceptualiser un monde plus ou moins utopique, et le chemin qu’on prendrait pour s’y rendre. Le défi là-dedans, c’est que nous devons penser à des choses qui ne se produiront peut-être pas (ou probablement pas, comme mon rêve de racheter toutes les terres à Grand-Pré, et d’emménager ça avec tous les acadiens de la province). Mais même mon rêve un peu farfelu de dé-déporter les acadiens jusqu’à notre point de départ peut mener à quelque chose. Ce que je cherche, au fond, c’est une communauté qui n’est pas divisée par les limites de nos villes et villages, capable d’être unie en masse critique pour avoir un vrai poids politique. Déplacer tout le monde est loin d’être la seule solution, et certainement loin d’être la plus facile à mettre en exécution. C’est un point de départ pour trouver une solution plus viable à la même problématique.

La solution, c’est de frayer un bon chemin stable entre nos grands rêves et la vraie vie, et essayer de minimaliser la distance entre les deux. Et ensuite constamment se demander si ce chemin mène vraiment la communauté vers l’avant.

Bons rêves!

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