jeudi 7 octobre 2010

Examens provinciaux : vraiment nécessaires?

Tel que publié dans l'édition du 9 juillet 2010 du Courrier de la Nouvelle-Écosse

La nouvelle est sortie dernièrement : seulement 45 % des élèves du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) ont réussi à l’examen provincial de Mathématiques 12. C’est une statistique inquiétante. La seule bonne nouvelle là-dedans, c’est que nos résultats sont exactement aussi graves que ceux des conseils scolaires anglophones de la province.

Plusieurs raisons peuvent mener à des notes plus basses à ces examens. D’abord, il est possible que nos programmes de mathématiques n’enseignent simplement pas les habiletés dont ont besoin les élèves. De façon plus réaliste, l’examen ne répond peut-être pas aux besoins des classes de maths. 

Ces tests standardisés baissent les moyennes des élèves depuis le début. Ils ne prennent pas en compte le trajet d’apprentissage effectué par chaque classe. Par exemple, si un professeur a décide de faire un projet de classe, pour que les élèves apprennent un sujet selon une méthode qui répond à leurs besoins spécifiques, il passera peut-être moins de temps sur un autre sujet, ce qui peut affecter les notes à l’examen provincial. Ou encore, les élèves peuvent avoir de la difficulté avec des questions posées d’une façon différente de celle de leur professeur (ils savent utiliser la formule, mais ne comprennent pas ce qui leur est demandé). De plus, les élèves sont souvent nerveux durant ces tests, sachant qu’ils se font évaluer non pas sur ce qu’ils ont appris, mais plutôt sur ce qu’ils devraient avoir appris. Ils doivent alors espérer que leur enseignant a couvert tout ce qui est dans l’examen.

Aux États-Unis, des examens standardisés sont faits à la fin de chaque année scolaire, du primaire au secondaire. Les résultats des élèves déterminent en partie quel financement est accordé à chaque école. Afin d’encourager les enseignants à vraiment pousser les élèves à obtenir de bons résultats, il y a des récompenses monétaires importantes pour les enseignants produisant les meilleures notes. Selon une étude effectuée par Steven Levitt, économiste américain, nombreux sont les enseignants eux-mêmes qui trichent à ces examens, soit en enseignant seulement ce qui est dans le test, en écrivant certaines réponses au tableau, ou encore en changeant eux-mêmes les réponses écrites par les élèves. Inquiétant, non?

La solution à tout ca? Plus d’examens provinciaux! Laissons à chaque enseignant le droit d’évaluer ses élèves sur les connaissances qu’ils ont apprises au cours de l’année. Et si nous voulons évaluer les connaissances et compétences des élèves à l’échelle provinciale, faisons des tests séparés qui ne comptent pas pour leurs notes finales, et qui n’affectent pas leurs chances d’aller à l’université ou de recevoir des bourses. Ne créons pas un système où les élèves sont punis par la méthode d’évaluation.

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